21 nov. 2011

Sur la pente (blanche) descendante


Vous êtes nombreux a m’avoir interrogé dernièrement sur les embouteillages. J’aimerais donc commencer par une petite mise au point.
 Une récente étude scientifique montre qu’aucune file de voiture n’avance plus vite que l’autre. Simplement, lorsqu’on est dans la file qui dépasse, l’autre file est a l'arrêt, donc les voitures sont collées donc on prend peu de temps à en doubler 3. En revanche quand vous êtes dans la file a l’arrêt, les voitures de la file qui avance sont séparées par une certaine distance, de sorte que trois voitures mettent plus de temps à vous doubler que vous n’en mettez à les doubler. En résulte une distorsion de perception. J’espère désormais que nous pouvons repartir sur des bases saines. 

  A propos de transports, 46% des usagers du bus de Vancouver disent toujours merci au chauffeur. Seuls 3% ne le disent jamais. D’après un sondage Translink. Des chiffres qui sont alarmants quand on les compare à ceux de la télévision : sur une demi-heure de télévision américaine, le ratio légal est de 22 minutes de programme pour 8 minutes de publicité.Et ainsi de suite. Le déséquilibre bus/télé est donc plutôt flagrant. 

Les hasards de la vie sont vraiment parfois sans intérêt. Mercredi j’investis dans des skis top mamouth pour la saison, et bien vendredi il neige sur le campus. Or sur ce même campus, il y a deux semaines, se tournait le film “The Company you keep”, réalisé par Robert Redford et joué par Shia LaBeouf. Justin m’a ainsi expliqué calmement avoir pris un café en face du réalisateur au Tim Hortons du campus. Hélas Justin ne savait pas qui était Robert Redford. Ca ne lui a donc rien fait du tout. Alors que moi qui ai vu 1 film avec Redford dans ma vie et qui le confondait encore avec Roger Moore il y a trois ans, ca m’aurait surement retourné. Quant à Shia, il s’est fait remarqué en tabassant un gars à la sortie d’une boite de Vancouver. “Tu me fais Shia”, lui aurait apparemment lancé la victime pour mériter ce triste sort. 
Car je ne sais plus si je suis passé par là ou pas, mais cette ville est une grande ville cinéma. Tout plein de choses s’y tournent, à commencer par Twilight pa exemple. Et tout le monde vit avec. Ma prof d’histoire s’était ainsi l’autre jour déguisée en vampire et n’acceptait dans la classe que les élèves en uniforme de Loup-Garou. C’est folklo mais sympathique. Et faux. Et bref, UBC est lui même un campus prisé pour les scènes universitaires dans les films. 
C’est aussi un campus prisé pour tous les événements majestueux en général, puisqu’aux dernières nouvelles le campus accueillera en février la rencontre Coupe Davis France/Canada. En l’absence de terrain de tennis avec tribune, les matchs se dérouleront en revanche sur les terrains de hockey du campus. Les règles seront les mêmes, seule la balle sera remplacée par un palet en fonte de 900g. Affaire à suivre. 

L’autre jour que nous sortions d’un club vancouverite vers 4h, chose exceptionnelle ici où presque tous les bars/boites ont fermé leurs herses à 2H12, nous assistîmes à un accident sanglant. Une crétine de BMW a embouti un camion, son toit et sa carrosserie s’effondrant littéralement sur ses passagers , et la voiture atterrissant à quelques mètres du trottoir de la boite. 6 camions de pompiers et 12 voitures de police étaient sur les lieux 3 minutes plus tard, et attaquaient à la scie circulaire la carrosserie pour sortir sur des brancards les corps inertes. Les clients de la boite, dont une douzaine d’entre nous, assistaient médusés à la scène, avec l’ambivalence (comment ca hypocrisie ?) habituelle du spectateur passionné qui assure néanmoins être profondément dégouté. Mon coloc Alex se sentit même obligé de s’inventer une compétence en médecine pour rassurer nos amies terrassées qui admiraient le spectacle tout en répétant que vraiment leur premier soucis était de débarrasser le plancher. Tout ca avait tant de charme mélodramatique et d’intérêt sociologique. Le lendemain seule une brève sur internet nous apprenait que ces gens étaient tous hors d’état de mort. Ceci n’était donc pas un événement. 

Un évenement digne de ce nom fut en revanche l’arrivée d’une Wii dans mon salon. Il n’aurait manqué qu’un opéra de Strauss et un ou deux costumes de singes pour que l’on puisse comparer cela à l’arrivée du pavé noir de 2001 chez les primates. Soudainement l’idée d’utiliser la télévision pour un autre usage semblait futile, et la pensée de se trouver dans le salon avec un autre colocataire sans allumer la console relevait de l’absurde. Chaque victoire était suivie du placardage de tracts vengeurs sur les portes des uns et des autres, et les plus grands vainqueurs étaient ceux qui, au milieu de la nuit, se levaient pour s’entrainer en douce aux plus beaux combos de Super SMash Bros Brawl. 
Oui ca c’est le nom du jeu. C’est violent, écclectique, anarchique, et réunit tout le génie que Nintendo a oublié de mettre dans les autres jeux qu’il produit. Pikachu peut y affronter Mario autant que Donkey Kong peut s’y frotter à Zelda. Tout est là. 


Et aussi, finalement j'ai fini par aller skier hier. 

Ca c'est sur la route. Comme faut se lever à 6h, on profite d'un lever d'étoile sur les rocheuses assez convaincant. Y'a la mer aussi là, derrière les maisons, mais on voit pas. Il y a aussi des fils électriques dans le coin haut gauche. 



Ca c'est une photo prise par mon iphone (mon appareil photo ne marche plus) dans ma poche. Vous noterez le camaïeu de noirs, avec cette tache au centre qui évoque volontairement une aurore boréale pour signifier le coté polaire de l'expédition. 




Ca c'est qu'est ce qu'on voit depuis Whistler (la station olympique ou je skie) mais là on voit rien. Mais en vrai c'est beau. Et puis comme qu'il fait plus froid qu'à Chamonix, les arbres gardent la neige sur eux, créant de loin un effet poivre et sel plus travaillé encore que celui des cheveux de mon papa. 



Ca c'est le Burger King de la ville de Squamish, qui ne vend comme vous le voyez que de la viande de loup. Le gout est assez fuissé et me rappelle un peu les Pouilly des années 80, en plus coquin. 

Dans ma station olympique, on nous a offert un chocolat chaud gratuit pour prendre le télésiège. C'est bien parce que ma station elle est olympique. C'est pas à Albertville qu'on verrait ca. Enfin bon. 

Andrew, un canadien avec qui on skiait, avait  comme tout canadien qui se vaut  fixé sur son casque une caméra embarquée 1080p. Il n'est pas impossible qu'il ait capturé la séquence ou je fais la plus grosse chute de ski de toute ma carrière. Par soucis de teasing, d'auto-dérision, et d'anticipation des moqueries par une posture d'assumage, il se pourrait qu'elle apparaisse sur ce blog. 

Allez au diable 



5 commentaires:

  1. Éclectique. Avec un seul "C".
    Sinon c'est bien

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  2. C'est très bien mon chat. Il en faudrait encore plus souvent.

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  3. "Le gout est assez fuissé et me rappelle un peu les Pouilly des années 80, en plus coquin." C'est superbe.

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