4 févr. 2012

«Avez-vous reniflé les effluves de sang lourd, épanché du taureau sacrifié au crétin bariolé qui brandit sa queue fauve au nez des connes humides des étés Madrilènes ?»


Comme nous le rappelait Le Parrain, “En Sicile, les femmes sont plus dangereuses que les coups de fusils.” Utilisez cette citation et l’article suivant pour discuter le rôle de la Guanine dans l’antipathie générée par le mot “Guacamol”. Allez donc lire cet article fascinant : 

Et arrêtez vous notamment sur sa conclusion : 
“Cette découverte fragilise la frontière entre subjectivité et objectivité, révélant que le cerveau a le pouvoir de confondre ses propres constructions intérieures et les messages issus de la « réalité ». Tout au long de l'histoire humaine, des individus ont prétendu voir des apparitions, des signes célestes, voire des soucoupes volantes. Le cerveau d'une personne très suggestible, lorsqu'il se persuade intensément d'une chose, a le pouvoir de lui donner un caractère perceptible qu'il devient difficile de distinguer de la réalité.”

Vous voyez bien, ce pouvoir formidable d’auto-suggestion du cerveau. Après ca, et beaucoup d’autres choses, qu’on ne vienne pas essayer de me faire encore croire que les gens ne ressentent pas de la “foi” juste parce qu’ils interprètent certains sentiments comme en étant, du fait même qu’ils ont par avance connaissance de l’existence du concept de foi. 

Bref, que personne ne prenne cela pour lui. Ni sur lui d’ailleurs. Et puis savez vous, vivant au Canada, je connais quelque chose du respect des opinions. Je comprends toujours pas très bien ce que ca veut dire, mais en tout cas apparemment c’est drôlement cool. Je m’y connais en respect des vieux et estropiés aussi. J’admire ce respect sincère qui se profile quand les vieillardes se contentent d’un signe de main pour me signifier que ce siège prioritaire leur appartient, ou quand tout un bus crucifie publiquement un passager parce qu’il est entré dans le bus avant une personne en fauteuil roulant. Ou même quand au détour d’une de ses nombreuses questions sur l’épistémologie performative mon prof d’espagnol nous demande si il nous arrive de nous mettre en colère, et qu’une élève répond : "ce qui m’énerve le plus dans la vie c’est quand quelqu’un ne cède pas sa place dans le bus à une personne". 

Moi qui ai toujours eu à peu près autant de passion pour le respect que d’amour pour les cravates de Manuel Valls, je suis, vous vous en doutez, ravi par l’extrémisme qui surgit parfois dans ce domaine ici, bien plus poussé qu’en France sur certains sujets. Les 4 grands méfaits du respect exacerbé, à savoir la suspension du jugement, la suspension du débat, l’hypocrisie généralisée, et le mépris tacite se retrouvent du coup plus présents en général dans les interactions sociales canadiennes. 





J’ai profité du début de semestre et de la visite d’un camarade Bonraisin pour explorer un peu plus mon environnement. Par exemple en allant visiter Victoria, capitale de Colombie-Britannique située à 2h en Ferry (ou 30 minutes d’hydravion) de Vancouver, sur un bout de la grande île. 





Aussi animée qu’une maison de retraite de Mayenne après 23h, la ville possède ce que John Routard appelerait “du charme”, ainsi qu’un magnifique parlement devant lequel une statue de la reine Victoria semble indiquer que le nom de la ville vient de cette dernière. Il pourrait néanmoins également provenir de Victoria Beckham, mais cette hypothèse est écartée par la majorité des syndicats de plombiers. 


Si vous comptez attentivement le nombre de fenêtres du bâtiment, vous remarquerez qu’il n’est pas du tout égal au nombre d’années de règne de Victoria. 


Et voici des inconnus membres du club “Ensemble, soyons épanouis” qui posaient devant les marches et avaient visiblement tous un attrait particulier pour l’harmonie vestimentaire des couleurs.


L’hydravion. Il peut emporter jusqu’à 16 Otaries, mais seulement une dizaines d’hommes. 

Nous avons aussi exploré les alentours de vancouver, à l’exemple d’un grand pont de suspension à 80 mètres de hauteur sur lequel peuvent s’aventurer hommes, enfants, et marcassins. 



J’ai trouvé cette photo intéressante dans la mesure où elle ne rend compte ni du vide, ni de la vue, ni de l’aspect du pont, ni de la longueur de la barbe de victor. 



J’ai à l’occasion découvert cet endroit situé à 15 minutes du centre ville de vancouver. Ca méritait bien de se manger les lèvres. 

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter, et à vous dire. 

5 commentaires:

  1. Alors là tu pousses si fort le bouchon que je ne peux m'empêcher de te titiller de ma cane ! Cette histoire de respect, tu n'en parlerais pas, tu ne t'en serais peut-être même pas rendu compte, s'il ne t'était pas arrivé quelques mésaventures directement liées au sujet. C'est cela que nous voulons lire !

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  2. Elle est forte celle-là. Déjà j'en donne de brefs aperçus avec les exemples du bus qui me sont chacun arrivés, ensuite, il s'agit surtout d'une impression générale, enfin si j'en fait un plat comme ca c'est parce que c'est un sujet qui m'amuse et m'intéresse.
    Tu ne dois quand même pas découvrir que je peut être un peu obsédé par des questions touchant à la morale collective des sociétés occidentales.

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  3. Pour être plus précis néanmoins, c'est notamment dans la conversation avec les canadiens que j'ai l'impression que le niveau de jugement sur d'autres personnes qui est toléré , notamment sur leurs opinions, est plus faible. Sauf si elles sont asiatiques bien sûr.
    Pour le reste je ne faisais que profiter de l'occasion pour étaler un peu mon opinion sur l'idée de respect en général, pour voir.

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  4. J'avoue avoir espéré une anecdote plus glauque voire honteuse. Je me satisferai de conversations de bus.
    Ta remarque cryptée sur les asiatiques doit-elle être lue comme l'annonce d'un déferlement prochain par l'ouest ?

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  5. Oh tu sais remarque, au moment ou ca se produit, se faire accabler par tout un bus et une handicapée est perçu comme assez "honteux".
    Si tu parles d'un déferlement de "bananes flambées avant qu'elles soient flambées", ne t'affoles pas trop, ils sont toujours bien contenus à l'ouest du canada. Ils sont encore loins des côtes d'armor.

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