26 avr. 2012

Amérique à Dieu

Je sais bien que le vieux dicton dit "Partir, c'est laisser son blog en plan un peu", mais je me serais senti comme une brioche à qui l'on aurait enlevé son T-shirt. 
Je me fends donc d'un article de cloture, qui, comme toute cloture, ferme et encercle. 

UBC a une administration tellement futée qu'ils s'arrangent pour que l'année se termine pile quand, printemps oblige, Vancouver redevient génialement agréable et belle. Tout ca certainement pour que les élèves n'aillent pas faire de feux sur la plage. Ca rend le départ plus agaçant. Mais si je peux me permettre ce mot de Xénophane : "Quid Vencami en quid cubitus, seput nil ? "

On m'a fait dire que des membrs familiaux se plaignaient du manque de racontage dans ce blog. Je ne partirai donc pas sans leur fournir 3 récits de ce dernier moi. 

• Pour célébrer la fin de la saison de ski, je suis allé skié sur la montagne JOUXTANT Vancouver. Sous un soleil de Tungstène qui permet de skier sans gants et sans manteau, on y descend des pistes tout en admirant l'infinité de la ville de Vancouver, de la plaine qui s'étend jusqu'aux Etats-Unis, des montagnes alentours, et bien sûr de l'océan qui est à quelques encablures plus bas. Assez surréaliste, ca rappelle les moments les plus sombres de notre histoire. 





• Pour célébrer la fin de la saison universitaire, UBC a la tradition d'organiser un gigantesque concert sur un champs du campus en pleine journée, ou des milliers d'étudiants légèrement hydratés se rendent de 14h à 21h, commençant donc leur hydratation vers midi pour ne la terminer que vers minuit. Exercice passionnant, et moment de grande distinction et de civilité. Vous aurez deviné par vous même que le plus incroyable était la carrence en toilettes portables, tellement peu nombreuses que des groupes de 4 femelles entrait parfois simultanément dans un cabinet. Cédaient-elles à la pression des centaines de sauvages qui les y poussaient en menacant de les étriper, ou en profitaient-elles simplement pour mettre enfin en oeuvre le fantasmes qu'ont toutes les femmes de se faire pipi les unes sur les autres ? A vous de juger. 


  • Pour célébrer la fin de la saison hivernale, le club de ski organise tous les ans un "Undie run". Des centaines d'étudiants se rassemblent sur la plus haute colline de UBC, enlèvent leurs vêtements dans la limite de ce qui couvrira leurs parties, puis courent avec plus de furie que les gaulois dévalant alésia pour faire un tour du campus dans cette tenue, passant notamment par les différentes bibliothèques estomaquées. Nous avons tous fini dans la piscine olympique du campus. Le président de l'université, les femmes de ménage du campus, et Edgar Poe se sont joints à nous, c'était pour le moins sympathique de leur part. Je vous conseille la vidéo de l'évenement : 

Voilà, je n'irai pas plus loin. Je n'irai pas décrire les soirées d'adieu et dernières chasse au raton laveur. Je m'en vais désormais aux Etats-Unis faire le fameux "parcours des céréales". Commencant dans le Dakota du Nord, notre parcours explore le Wisconsin et va jusqu'en Oklahoma, en passant par le Kansas ou encore le Missouri. L'idée est de faire toutes les "grandes destinations" du tourisme américain. On a donc choisi les endroits les plus évocateurs. 

Je n'ai pris aucun plaisir à écrire sur cette page, j'espère que vous n'en avez eu aucun à la lire.

Ah oui, je finis sur mes consignes de vote au second tour, je sais que beaucoup attendent cet éclairage :  
Votez si vous le pouvez, pour qui vous pouvez, dans la mesure des moyens à votre disposition et des opinions qui sont les vôtres, pondérés par l'envie que vous avez de vous y déplacer et par la forme que prennent vos feuilles de thé le matin même au fond de votre tasse. 



4 avr. 2012

Mars, Mort, et Des Coins du campus


• Qu’écrire ? 

Le printemps s’abat sur le Canada. Les arbres chantent à nouveau, les oiseaux s’allongent et les jours bourgeonnent. La plage nudiste du campus s’apprête doucement à rouvrir les portes qu’elle ne possède pas, les gens commencent à organiser des activités en extérieur loufoques, et mon agrafeuse semble pourtant toujours aussi peu sûre d’elle.

• Alors qu'écrire ? Faire une longue tirade pleurante sur le départ qui approche et le moment des “derniers” qui arrivent ? Beurk, jamais, ou pas encore. 
Un mois de mars et tout repart. Comme dirait mon amie Ringheim Breanne, la chose qui nous envoie des mails à propos de la vie étudiante, “Can you believe Term 2 at UBC is almost over ?”. Le term à son terme. HAHA. Dans deux jours l’école est finie. Alors il s’agit de faire ce qu’on peut pour qu’il ne s’over pas trop vite, ce semestre. Prendre un café avec les quelques écureuils encore célibataires, échanger des numéros avec les ratons-laveurs du coin, replanter le gazon du campus, donner du popcorn aux chauffeurs de bus, tout ca... 

• Raconter mars ? 
Déjà, je n’ai certainement pas retenu mon clavier pendant un mois pour venir ensuite raconter ici ce que j’ai fait pendant ce dernier. Ensuite, ca n’aurait pas grand intérêt. Comprenez moi bien, non pas que mon mois n’a pas eu d’intérêt, mais que le raconter n’en aurait aucun. Comme lorsque vous mangez du Homard. C’est hyper cool, mais tout le monde s’en fout. Avec en plus ce problème que je n’aime pas le homard. 

• Parler de la France, de Jean Jaurès, et des Croissants ? rebeurk 
Il y a certes l’actualité de la France à surveiller. Ces problèmes de massacre et autres. Les ravages provoqués dans la société francaise par l’héritage hautement intellectuel de Stéphane Hessel qui s’étalent à l’occasion au grand jour. Je vais dans ce cadre placer l’indignation juste avant les passants inconnus qui se permettent de dire “Attention, votre lacet est défait, vous risquez de vous faire mal” dans l’ordre des choses détestables. Ou plutôt vais je appliquer l’un à l’autre. 

• Faire l’éloge Funèbre d’Yves Jégo ? 
Pourquoi pas après tout.
Ce grand loup de la politique, manipulateur à ses heures, a su, tout au long de sa carrière, mettre sa vie au service de son oeuvre. Cette oeuvre, c’était l’incarnation d’un Etat fort, et le ravivement de la “figure présidentielle”. Yves Jégo, c’était ce canaillou bon vivant que l’on surprenait à grignoter des maccarons entre deux séances de l’assemblée. Il était aussi cet ami dévoué, qui consacrait à sa femme autant de temps qu’à son fief historique de  Montereau-Fault-Yonne. Tous autant que nous sommes ici nous souvenons de ce qu’il a accomplit, notamment à son poste de secrétaire national de l’UMP en charge des nouveaux adhérents, où il a laissé une empreinte que toutes les pluies du monde ne rendraient pas délébiles. J’aimerai terminer sur ce mot désormais culte prononcé par Yves au Journal L’Express : “Aux Antilles, il faudra bousculer les habitudes”. Venant d’un homme qui a lui-même bouleversé tout un paysage politique, je crois que chacun d’entre vous devrait méditer cette sage parole. 



• Faire l’éloge funèbre de Richard Descoings ? 
10 minutes après sa mort, 2300 contacts facebook et 34 hommes politiques s’en étaient  déjà péniblement chargés. Et il était déjà désuet de lancer des comparaisons avec Dominique Strauss-Khan ou Steve Jobbs. D’après les premiers éléments d’enquête que j’ai pu recueillir, le thermostat de sa chambre d’hotêl était réglé sur 24°. Faites en ce que vous voulez mais, sachant cela, la thèse de la simple mort accidentelle me parait quand même franchement compromise. 

• Combler avec du vide ? 
Je vais en profiter pour entretenir ce blog a l’aide de la technique, bien usée désormais, des photographies qui prennent de la place. Je suis sûr que vous vivez tous dans l’angoisse quotidienne de ne pas savoir à quoi ressemble mon campus. Je vais donc, pour vous soulager, remédier tout de suite a cet ennui. Voici quelques photos pas exhaustives (j’en garde au cas où pour d’autres vides a combler) du campus, avec LEGENDE : 


29 févr. 2012

Sermont Royal


Comme chaque semaine je vais commencer par la rubrique “astuces high tech”. Sachez qu’un portable qui ne marche plus peut-être réanimé par un bref passage par une machine à laver en marche. C’est arrivé au mien, il ronronne désormais comme un siamois qui se serait pris pour une ford mustang. 


Ma mère et ma soeur étant à leur  habitude totalement fainéantes, j’ai du me fendre de 6 heures d’avion pour les rejoindre à Montréal tandis qu’elles se tournaient les pouces à simplement traverser l’océan. Elles avaient bien changé. Ma pauvre mère, visiblement un peu déraillée, avait pour seule obsession de faire des batailles de boules de neige et de faire des croches pieds à des inconnus en criant “Bien fait pour toi, Falbala”. Quant à ma soeur, elle a passé son voyage à me soutenir qu’elle s’était réincarnée en poisson, qu’elle n’était désormais  plus ma soeur mais ma “hareng-soeur”, et qu’elle voulait qu’on la frisse pour qu’elle passe le reste de sa vie au chaud à se “dorer la gellule”. Elle m’a au moins permis de découvrir que le verbe frire n’admettait pas de conjugaison au subjonctif présent. 

Pour le reste le voyage fut enthousiasmant. Fûmes à Montréal et Québec-ville, mangeames Vladimir Poutine, viment plein de choses. Il est difficile de décider si le québecois moyen est plus un américain francophone ou un francais vivant en Amérique. Les deux pourraient se défendre. On semble néanmoins y nommer plus de quartiers d’après Jacques Cartier que de rues d’après les grands noms de victoires anglaise. Les gens ne semblent pas particulièrement dérangés par leur accent, ce qui peut surprendre, et semblent même heureux de leur existence. Une preuve en est qu’ils enlèvent leurs chaussures en entrant chez eux. Ce qui néanmoins m’a un peu effrayé, puisqu’après les pâtissières et les publicités pour le fromage, les maisons dans lesquelles on est obligés d’enlever ses chaussures viennent assez vite dans la hiérarchie des choses que j’abhorre. 

Pour le jeune étudiant ravagé par un régime de noix et de baies depuis des mois que j’étais, la nourriture fut un haut lieu de ce séjour. Je vais néanmoins éviter de m’y étendre car aborder le sujet plus de 5 lignes sur cette page m’obligerait à fermer ce blog pour impertinence. Mais je tenais à préciser que ce fut là une délivrance, et que mes retrouvailles avec le boeuf m’ont presque rappelé les plus belles heure de la parcimonie capillaire en équipe de France de Football.  

Une forme de snobisme pro-américain fait parait-il dire à certains que Québec-ville est dénuée d’intérêt par rapport à Montréal. Je suspendrai personnellement mon jugement sur cette comparaison équivalente en terme de pertinence aux gens qui entendent, par exemple, établir une hiérarchisation entre  un film de George Lucas et un long-métrage surréaliste des années 50. Nous avons en tout cas appris comment ces perfides D'albions nous ont ridiculement subtilisé le Québec, et comment les québécois racontent aujourd'hui cette histoire en décrivant comme ennemis ceux qui les ont mené à posséder leur nationalité actuelle, et en vantant la gloire de la résistance de ceux qu'ils ne sont plus. 


La fameuse machine à coudre de la glace. Le concept est simple : l'aiguille saisit de la glace et la coud. Profitez vite de la photo car la sculpture devrait y avoir fondu dans quelques jours 



La Biosphère de Montréal. On y apprend notamment, figurez-vous, que l'effet de serre réchauffe la planète. Elle est ici juxtaposée au grand "Bonnet" de Montréal. 



Le Saint-Laurent, qui vient hélas de contracter la Lèpre, comme le prouve cette image assommante. 



Mes accompagnatrices, qui ont bêtement décidé de porter du blanc et donc de faire "blanc sur blanc" sur toutes les photos. Je vous épargne la photo d'une seconde plus tard, quand le gauche de rima vient s'écraser sur la joue droite de sa mère, cette dernière voyant 3 de ses molaires gicler et les perdant ensuite dans la neige. 


Faute de moyens pour embaucher de vrais policiers, le Québec emploie désormais des pingouins pour faire la circulation. Ici, l'agent pingouin indique au piéton à sa gauche que c'est à son tour. Si vous arrivez dans le sens de la photo, en revanche, vous serez priés de vous arrêter. 


J'ai certainement mis d'autres photos sur picasa. 





17 févr. 2012

Anecdotique


"Bonjour
Me voilà bien arrivé au Canada. Les choses s’installent doucement, c’est un joli pays et une jolie ville. J’ai tout à découvrir, et, la découverte étant comme une lettre morte que l’on ouvre au couteau à pain, je me sens pousser les ailes d’un jeune castor en rut. Je n’ai pas encore rencontré mes colocataires mais jusque là ils sont sympas. Je pourrai t’en dire plus quand je les aurai vu. Le temps est clément, plus même peut-être que Pascal. Je ne connais pas bien le sens du mot “mordoré” et trouve qu’il sonne beaucoup trop comme “marmelade”, mais pourtant je sens que je l’appliquerais bien au paysage vancouverite au coucher de soleil. Le campus est immense, et recèle bien des histoires. Comme celle du jeune homme qui est tombé du haut d’un trottoir sur son balcon, et s’est du coup fait viré de la résidence pour avoir déclenché l’alarme incendie. J’espère que tout se porte bien à la maison, notamment le poids de mon absence. Bises matinales. 
Ton frère"

Voilà. Je viens de me rappeler que je n’avais pas envoyé de carte postale à mon frère en arrivant au Canada. J’espère donc que cette faute sera désormais considérée comme réparée. 


J’ai vu Guy Forget. Je sais que ca risque de faire bouillir de jalousie tous les gens pour qui c’est un rêve de longue date, donc j’ai préféré l’annoncer d’entrée. Il était là, scintillant comme à son habitude. Il m’a bien fallu plusieurs heures pour réaliser ce qui m’arrivait. Guy forget, à quelques encablures de mes pieds. 


Non bon en vrai la véritable attraction était “Jo”, Tsonga. Hélas il jouait un clampin canadien et lui a donc roulé dessus, mais ca reste impressionnant. Et puis comme ca j’ai aussi vu l’autre grande “Cocluche” du sport francais, à savoir Julien Beneteau. Encore une fois désolé pour tous les jaloux, j’en connais plus d’un qui vendraient père et mère pour ne serait-ce qu’apercevoir Béneteau. Ce dernier a magistralement perdu, comme il se devait. Heureusement il y’avait une bonne douzaine de francais dans les tribunes donc aucunement une impression d’être écrasé par les éclats de joie canadiens. 

Tout ca se passait sur mon campus, à précisémment 8 minutes à pied de chez moi. Ah c’est une sacrée chance hein ?? ah oui oui oui, c’est un beau coup de bol. Ah ca oui, sur ce coup là, on a eu une chance de cocu. Olalala oui, ca c’est de la moule. Sacré coup de pot. Oui oui oui, un beau tour de passe passe. 


Dans une logique tout à fait Bismarckienne, ma colocation s’est récemment renforcée grâce à l’émergence d’un enemi commun. Concernant 5 d’entre nous, je me demande par quel miracle on a pu être tous les 5 affectés aléatoirement dans le même appartement et s’entendre aussi bien, alors que la moitié des autres appartements sembles mécontents, mornes, ou chiants. Mais il est toujours un 6ème nain, en l’occurence “Charles”, jeune canadien d’origine Hong-Kongaise à la machoir proéminente, qui traine des pieds en marchant, ouvre la bouche en mangeant, ferme la bouche en parlant, ferme encore plus souvent la bouche lorsqu’il ne parle pas, c’est à dire souvent, boit seul dans sa chambre, et étudie l’économie. Aucun problème jusqu’au jour récent ou il décida de ne pas effectuer la tache de nettoyage que chacun doit effectuer hebdomadairement. 

Nous l’avons donc confronté lors d’une ordalie publique, lui expliquant qu’il ne répondait pas à ses devoirs. Il a alors déployé un argumentaire digne d’un mauvais sketch de Francis Blanche, nous expliquant en substance que nous étions trop sales, et que puisque nous étions trop sales il n’avait pas à laver puisqu’il ne contribuait pas autant que nous à la saleté générale. C’est tout juste si il ne sous-entendait pas qu’il se déplacait en lévitation dans l’appartement et urinait directement dans les canalisations de sorte qu’il était neutre à la saleté générale. Du coup, par un mécanisme sociétal bien réputé et intéressant appliqué à ce microcosme, toute “l’absence d’affection” qui s’était accumulée avant est d’un coup devenu une forme d’hostilité, enclavant à regret le pauvre Charles dans le statut de l’antithèse. 
Je ne crois pas vous avoir demandé de lire ce blog, donc ne venez pas m’embeter avec le fait que tout cela ne vous concerne pas. 




Je ferai désormais apparaitre quelques images de mon campus dans mes articles. Commençons donc par le mastodonte du musée de la biodiversité : 




Cet immense squelette de je ne sais quoi trône au milieu du campus. La première fois que je suis passé devant j'ai simplement failli avoir une attaque. 



Et voici la fameuse "Calèche de Calais". Amenée ici en 1637, elle conduisit la reine Elizabeth de l'abbaye de Timadeuc jusqu'à Vancouver. Elle aurait accouché de Georges III à l'intérieur. 




Voici enfin l'un des bords maritimes du campus, où je vais me recueillir par temps clément (Arnaud ?) en revenant de cours. 

Fuyez 





7 févr. 2012

Hera tomme

Au cas ou quelqu'un aurait vu cette page dans  l'intervalle de 3h ou ce blog fut piraté, je précise que l'article intitulé "Deux bouches valent mieux qu'une" parlant de Claude Guéant n'était pas de moi. Mes félicitations à l'auteur néanmoins.

4 févr. 2012

«Avez-vous reniflé les effluves de sang lourd, épanché du taureau sacrifié au crétin bariolé qui brandit sa queue fauve au nez des connes humides des étés Madrilènes ?»


Comme nous le rappelait Le Parrain, “En Sicile, les femmes sont plus dangereuses que les coups de fusils.” Utilisez cette citation et l’article suivant pour discuter le rôle de la Guanine dans l’antipathie générée par le mot “Guacamol”. Allez donc lire cet article fascinant : 

Et arrêtez vous notamment sur sa conclusion : 
“Cette découverte fragilise la frontière entre subjectivité et objectivité, révélant que le cerveau a le pouvoir de confondre ses propres constructions intérieures et les messages issus de la « réalité ». Tout au long de l'histoire humaine, des individus ont prétendu voir des apparitions, des signes célestes, voire des soucoupes volantes. Le cerveau d'une personne très suggestible, lorsqu'il se persuade intensément d'une chose, a le pouvoir de lui donner un caractère perceptible qu'il devient difficile de distinguer de la réalité.”

Vous voyez bien, ce pouvoir formidable d’auto-suggestion du cerveau. Après ca, et beaucoup d’autres choses, qu’on ne vienne pas essayer de me faire encore croire que les gens ne ressentent pas de la “foi” juste parce qu’ils interprètent certains sentiments comme en étant, du fait même qu’ils ont par avance connaissance de l’existence du concept de foi. 

Bref, que personne ne prenne cela pour lui. Ni sur lui d’ailleurs. Et puis savez vous, vivant au Canada, je connais quelque chose du respect des opinions. Je comprends toujours pas très bien ce que ca veut dire, mais en tout cas apparemment c’est drôlement cool. Je m’y connais en respect des vieux et estropiés aussi. J’admire ce respect sincère qui se profile quand les vieillardes se contentent d’un signe de main pour me signifier que ce siège prioritaire leur appartient, ou quand tout un bus crucifie publiquement un passager parce qu’il est entré dans le bus avant une personne en fauteuil roulant. Ou même quand au détour d’une de ses nombreuses questions sur l’épistémologie performative mon prof d’espagnol nous demande si il nous arrive de nous mettre en colère, et qu’une élève répond : "ce qui m’énerve le plus dans la vie c’est quand quelqu’un ne cède pas sa place dans le bus à une personne". 

Moi qui ai toujours eu à peu près autant de passion pour le respect que d’amour pour les cravates de Manuel Valls, je suis, vous vous en doutez, ravi par l’extrémisme qui surgit parfois dans ce domaine ici, bien plus poussé qu’en France sur certains sujets. Les 4 grands méfaits du respect exacerbé, à savoir la suspension du jugement, la suspension du débat, l’hypocrisie généralisée, et le mépris tacite se retrouvent du coup plus présents en général dans les interactions sociales canadiennes. 





J’ai profité du début de semestre et de la visite d’un camarade Bonraisin pour explorer un peu plus mon environnement. Par exemple en allant visiter Victoria, capitale de Colombie-Britannique située à 2h en Ferry (ou 30 minutes d’hydravion) de Vancouver, sur un bout de la grande île. 





Aussi animée qu’une maison de retraite de Mayenne après 23h, la ville possède ce que John Routard appelerait “du charme”, ainsi qu’un magnifique parlement devant lequel une statue de la reine Victoria semble indiquer que le nom de la ville vient de cette dernière. Il pourrait néanmoins également provenir de Victoria Beckham, mais cette hypothèse est écartée par la majorité des syndicats de plombiers. 


Si vous comptez attentivement le nombre de fenêtres du bâtiment, vous remarquerez qu’il n’est pas du tout égal au nombre d’années de règne de Victoria. 


Et voici des inconnus membres du club “Ensemble, soyons épanouis” qui posaient devant les marches et avaient visiblement tous un attrait particulier pour l’harmonie vestimentaire des couleurs.


L’hydravion. Il peut emporter jusqu’à 16 Otaries, mais seulement une dizaines d’hommes. 

Nous avons aussi exploré les alentours de vancouver, à l’exemple d’un grand pont de suspension à 80 mètres de hauteur sur lequel peuvent s’aventurer hommes, enfants, et marcassins. 



J’ai trouvé cette photo intéressante dans la mesure où elle ne rend compte ni du vide, ni de la vue, ni de l’aspect du pont, ni de la longueur de la barbe de victor. 



J’ai à l’occasion découvert cet endroit situé à 15 minutes du centre ville de vancouver. Ca méritait bien de se manger les lèvres. 

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter, et à vous dire. 

16 janv. 2012

Broute mon Inca, il te le rendra comme il se doit


Pérou et perfusion commencent de la même manière. Les perfusions ont pour moi commencé au Pérou.  (Toutes mes excuses, vous savez, on nous inculque beaucoup trop jeunes la culture de l’accroche). 

La zone de transit d’un aéroport est un excellent hotel. Le Best western Panama international Airport Inn par exemple offre une zone déserte sous 35° la nuit, une sécurité impeccable et des banquette coussinées, vous garantissant en cadeau un réveil avec une mer d’Aral dans la gorge. Hélas les aéroports restent les lieux touristiques les moins intéressants d’un pays, et je ne crois pas qu’en 17h passées à celui de Panama j’ai intégralement saisi la complexité culturelle du pays ni les enjeux économiques du développement de ses aires urbaines. 
A l’infame question “Alors les péruviens ?”, je ne devrais répondre que par l’évidence. Un peuple de sauvage basanés tout juste bon à étriper des agneaux dans leurs temples en décomposition, et incapables de gagner un sous autrement qu’en s’asseyant fainéantement sur un trottoir en tendant la main. A l’autre infâme question “Alors le Pérou ?”, il me faudrait répondre en faisant remarquer qu’étant donné la totale similitude du pays avec la France, ca ne vaut franchement pas le déplacement. Comme si nous on en avait pas des montagnes, des Canyons, des lacs, des ruines, de l’altitude, des lamas, une cuisine, et des grandes Eglises. Franchement. 

Leur capitale, Lima, ou "Lima" comme ils disent, n'a rien à envier à la bourgade de Jonzac. De majestueuses Cathédrales devant laquelle les chauffeurs de taxis lachent leurs volant pour faire un signe de croix, des palmiers, des plages où l'on oserait pas baigner une hyène sale, et, comme dans toutes les villes du Pérou, un Grand Christ Blanc Rio-like qui surveille depuis la colline d'en face. Et un palais présidentiel gardé par 8 idiots armés d'une AK-47 rouillée et 3 énergumènes immobiles qui ont voulu copier le déguisement des gardes suisses. Ils s'appellent respectivement Philipe, Marmoud Ben Al'Kedir, et Irvonich Yankassorlesavonif.


Nous allâmes ensuite manger des quarts de poulet à Cuzco, Capitale Inca en forme de Puma (Allégeance à la marque éponyme ? Pas impossible), où les églises coloniales au style baroque lourd pullulent  entre les montagnes et les montagnes. C'est très amusant, ils collent de l'or partout, et damné serait celui qui chercherait un bout de sculpture ou de mur un peu clairsemé ou épuré. C'est extrêmement chargé, et "folklorique" comme dirait un guide, puisque pour accommoder ces indigènes et mieux leur faire boire la bible on accoutre toutes les statues de jésus, Marie, et autres, de costumes Quechuas colorés et brillants. 


De Cuzco partent les Treks pour le Machu-Pichu, souvent traduit par Mache-Piche, mais auquel la traduction "Jeune-Montagne" convient mieux. Le mien durait 3 jours. Enfournant un combi ont fut emmené à un poste depuis lequel partait notre descente en VTT. Nous pouvions avant faire une pause aux toilettes : 


La descente de ces Andes en VTT au milieu de la jungle avait son charme. On m'a même obligé à déguster une soupe empoisonnée. Ensuite un taxi circulant au klaxon pour ne pas chuter dans le canyon nous amena dans une autre bourgade ou nous devions rejoindre un autre groupe de Trek. Qui ne vint jamais. Nous passames donc quelques heures d'inquiétude, sans groupe, sans contacts, et sans solution, dans ce sommaire village de taule, avant de trouver par miracle un autre groupe qui accepta généreusement de nous intégrer. 
Du stress ou de la soupe, qui était le responsable ? A vous d'en juger, mais le lendemain ce que la bienséance veut appeler "tourista" m'a balayé. Les toilettes de l'auberge étant dépourvues de cuvettes j'ai fait un esclandre, disant que si c'était comme ca tout irait dans la chambre, que ca allait les ruiner en frais de lavage, que je n'avais pas quitté le collège français pour me retrouver 6 ans plus tard a nouveau sans cuvette, etc... Non en vrai ca n'est pas le genre de contexte ou je me souciais de luxe. Cet agréable compagnon de voyage m'a tenu l'intestin pendant deux jours. Repoussée un temps par les litres de thé de feuille de Coca qu'on me fit ingérer, je pus avec presque de l'assurance dévaler les 6 tyroliennes à 400 m de dénivelé qu'on faisait ce matin là, puis remonter les 3h de rails de randonnée de l'après midi. (L'unité officielle de décompte de distance du rail vient d'être convertie à l'heure, navré). 


Le légalisme péruvien (pour les outre-rhiniste : "Danger, ne pas marcher sur la voie")


Ca rappelle les Gorges du Tarn.




Au mieux de ma forme, le système digestif intégralement vide. (Pour plus de détails, consulter la rubrique "Touriste et Tourista : les photos minutes par minutes")

Présumant de mes forces, je me sentis l'haleine de partir à 4h du matin le lendemain pour grimper les 1800 marches du Machu Pichu et y arriver à 6h. C'est à 6h que les problèmes ont commencé. Me menant à 10h à sauter dans les bras du médecin du site. Celui-ci jugea bon de m'allonger 1h et de me verser par perfusion dans la veine droite un bon litre de liquide curatif dont je n'ai pas bien compris la substance. Enfin ceci après que l'infirmière avait réussi avec l'assurance d'une carpe dépressive à trouver ma veine. Croyez ce que vous voulez sur la médecine de ces barbares, mais le soir-même j'étais guéri. J'ai même pu, comme ce tableau l'atteste, visiter les ruines. 
Vous apercevrez au fond les colones du temple de Zeus, et en premier plan les restes du Parnénon. La statue d'Athéna est cachée par l'arbre. 


Vous me sentez épanoui oui ? 


Ca ne sera pas sans évoquer aux plus cultivés d'entre vous les ruines d'Oradour sur Glane

Et même admirer ce redoutable postérieur de Lama 



Heureusement que ma "gastro" était terminée pour mon séjour au Lac Titicaca, ca vous épargnera nombre de calembours de la plus fine facture. Plus haut lac navigable au monde, il s'apparente un peu au réservoir d'eau douce de Saint-Jean de Verges, en plus grand toutefois. 

Voilà. C'est un petit lac c'est vrai, mais bon c'est en tout cas "naviguable", pour une petite barque. Une barquette comme ils disent.


Mouaha. Non en vrai c'est celui là, avec les cochons. Ils sont élevés comme des chats là bas, et font d'ailleurs dans la litière, et se frottent aux jambes de leur maitre tous les matins. 




Puis, sur le retour, dans un van fait pour 10 personnes où nous étions 15 à l'intérieur, 3 sur le toit, l'hymne familier de "L'alizé" par Alizée s'est mis à résonner. Quand les grands morceau de la chanson française vous rattrapent ainsi, je n'ai pas besoin de vous décrire comme un coeur peut s'emballer. 

On fêta l'année à Arequipa. Et là-bas, les communes n'ont pas besoin de se ruiner en feux d'artifices pour décevoir les petits enfants, puisque les gens s'en  chargent eux même. A minuit sur la grande place des centaines de personnes y vont de leurs pétards et minis feux d'artifices dans l'anarchie la plus totale pendant 30 minutes. Si blogspot me le permettait, je vous montrerait ces vidéos où l'ont croirait absolument que je suis au coeur d'une guerre civile irakienne. Comme il en arrive régulièrement. 


Voici enfin mon ami Albert devant le palais présidentiel. Teaser de ma série "Péruviens devant le palais présidentiel péruvien", véritables diamants à venir sur Picasa. 

A propos de Diamants de Picasa, davantage de photos ici : 





Je sais, cet article est beaucoup trop court, et vous auriez aimé plus de détails sur mon programme heure par heure, le prix des cacahuètes, et mon menu dans les différents restaurants où j'ai mangé, mais ce qui est rare vole un boeuf.