31 oct. 2011

Axe et bretelles (1/2)


     Je sais que le dernier article date d’il y a à peine 3 jours, mais par moment mon clavier me fait les touches douces et je ne peux plus rien lui refuser.  
Cet article devrait contenir les termes : avortement,  Beluga, Mozart, 99%, clown, trainée, axoloto, honte, peine de mort, connard (ou guitare), marsouin, Ayatollah, et femtomètre. 

En rentrant de l’aquarium de Vancouver, qui n’a pas dérobé son titre de «plus grand aquarium d’Amérique du Nord», nous avions vu beaucoup de poissons. Et beaucoup, C’est assez. Comme les baleines. C’est assez. Baleine. Baleine = cétacé. C’est un jeu de mot. Une astuce. 
Je me le permet parce qu’il y’avait aussi des cétacés. Des perroquets par exemple. Mais en plus cétacé que le perroquet, il y’avait des dauphins. Et surtout, des «baleines belugas», ou «Belugas», ou bien «marsouin blanc». Par soucis de bienséance, cette dernière appellation sera néanmoins désormais éludée. Le principal attrait de l’animal est qu’il est vraiment blanc, peut être même plus que les vêtements lavés avec la lessive Mir (vous savez, c’est un clin d’oeil au sketch de l’humoriste francais Coluche sur la lessive, qui est mort dans un accident de motocyclette). Pour le reste il est surtout rigolo de diformité, et aussi accrobatique qu’une retournée de Laurence Boccolini. Il est néanmoins beaucoup plus volumineux que cette dernière. 
Lors du «show beluga», nous avons vu un clown procéder à l’avortement en direct d’un Beluga devant un public à 99% composé de connards (ou guitare) d'Ayatollahs qui accusèrent le cétacé mort de honte d’être une «trainée» , criant qu’elle méritait la «peine de mort», et réclamant à la place un show d’Axolotos sur fond de Mozart. L’opération fut finalement un succès, mais ca s’est joué à quelques femtomètres. 

Pardon. j’ai craqué. Avec la pression de tout caser en un article j’ai voulu trop bien faire et j’ai été trop loin. Je vais me rattraper (suivez le gras). 
Devant toutes ces merveilles aquatiques, un de mes compagnons me glissa ironiquement «tu vois, tout ces organismes ne peuvent quand même pas être le fruit du hasard». Une vision probablement partagée par Justin Roomate qui m’offrit le lendemain un nouveau panorama sur ses opinions, en me priant de ne pas le prendre pour un «vieux conservateur». Son soutien à la peine de mort, il le dilue dans des considérations humanistes. Qu’il n’estime pas contradictoires avec son idée que «l’Etat n’a pas le droit de taxer les riches pour aider les pauvres». Et sinon il explique son opposition à l’avortement par la lettre biblique. Ca lui donne au moins sur beaucoup de chrétiens l’avantage de la cohérence.
         L’avortement est, vous vous en doutez, un sujet moins consensuel de ce coté de l’océan. Ce qui explique pourquoi le débat d’une heure dans ma classe d’espagnol portait lui aussi sur «l’avortement». La brillante Elena a pour changer rappelé que «en tuant un foetus on tue peut être un futur Mozart», et n’a pas du tout apprécié que j’avance qu’il n’y avait pas plus d’humanité dans le foetus d’un labrador que dans celui d’un homme.
J’ai rencontré cette même Elena dans le bus en rentrant de ma deuxième soirée d’Halloween. Comme toutes les femmes pour cette occasion, elle était vêtue, ou plûtot dévetue, de manière «slutty». Autant dire que le déguisement importe moins pour elles que le fait d’apparaître comme une trainée de la pire espèce. La proportion d’entre elles déguisée en chat est donc dramatiquement ridicule. Ce qui est d’ailleurs amusant dans la mesure où à part peut-être l’Ayatollah Khomeini, pas grand monde n’a jamais rêvé de tringler un chat. 
Quoi qu’il en soit, mon accoutrement de Clown triste de rue à bretelles a paru dans tout cela extrêmement original, au point que la 17ème personne à emprunter mon nez rouge pendant la soirée l’a finalement perdu. Tendre et généreux, j’ai refusé qu’elle me le rachète. 
J’étais en cela en communion avec ces activistes déchainés qui, vous savez, lancent un mouvement d’immobilité sur la place centrale de grandes villes. Nous avons été rendre visite à ceux de Seattle et à ceux de Vancouver. Il manque à peu près tout à ce «Occupy» movement : un leader, des orateurs, du talent, des propositions, des membres, de la reconnaissance, des tentes, et un mégaphone. Leur cas est néanmoins digne d’intérêt. La scène la plus révélatrice que j’ai notée est cette femme d’apparence bourgeoise demandant l’air détaché à un policier «contre quoi manifestent-ils ?» et ce policier lui répondant «Stock exchange, things like this», avant qu’elle ne traverse la rue en le remerciant. Les gens ne comprennent visiblement rien au mouvement, qui lui même doit être le seul à se comprende aussi mal que lui. 
Des passants, curieux de ces 0,00000001% qui martèlent qu’ils sont les 99%, n’ont rien de mieux à offrir à ces derniers qu’un regard lointain en attendant que le feu piéton passe au vert. Quelques autres s’arrêtent trois minutes pour écouter un discours piètrement improvisé ou faire semblant de s’intéresser aux insurgés en parlant un peu avec eux en aquiescant régulièrement. Ils s’en vont ensuite la conscience tranquille, ravis de pouvoir revendiquer plus tard avoir été voir le problème sur le terrain, et lancent à leurs amis une sentence insipide, inutile, et évidente du genre «De toute facon ils n’arriveront à rien sans un leader» ou «Ce qui est dommage c’est qu’ils ont beaucoup à critiquer mais qu’ils proposent rien de concret».
Ce paragraphe ne fera pas l’objet d’une conclusion. 
Ma salle de séjour est habitée à titre permanent par un djumbé et une guitare. Mes connards de colocataires croient tous savoir plus ou moins jouer de l’un ou l’autre, et se prennent donc régulièrement à en jouer avec un résultat du même niveau que si André Rieux se mettait au Hockey sur Glace. Les bons jours, Kacper en profite même pour chanter avec une voix d’otarie. Je me suis en effet rendu compte à l’aquarium qu’elles ont des voix déplorables. Ce juste avant d’arriver au bassin des «Axolotls», les créatures marines les plus mignonnes jamais inventées, qui sont surtout dignes d’intérêt parce qu’elles ont inspirées le design du fameux pokémon Axoloto, jouable dès les premiers femtomètres de la version Or. (qui parle de casage de dernier moment tiré par les cheveux ?)
Il s’appelle 1/2 l’article parce que je l’arrête parce qu’il est long. Mais j’ai aucune idée si qu’est ce que j’ai dis c’est tout qu’est ce que j’avais à dire ou pas. Allez donc paitre ailleurs. 



Voici l'axolotl de la version "Aquarium". 


Et voici l'Axoloto de la version Or. Plus sympathique peut-être, mais tout de même moins authentique. 

Notez que les axolotls de l'aquarium de Vancouver sont également en photo en bas de la page wikipédia "axolotl" ( http://en.wikipedia.org/wiki/Axolotl ). Pour vous dire comme mon aquarium qu'il est connu. 
Pour une ou deux images de mes bélugas et des insurgés, allez donc sur Picasa. 


13 oct. 2011

L'Article de la mort


Définitivement incapable d’écrire un blog qui ne raconte rien, me voilà contraint à m’ancrer dans mon rôle d’agent contant. Je m’en excuse d’avance. 
 Tofino est un endroit où l’on fait du surf. Seattle est une métropole où Microsoft construit des Boeing. Tofino se situe sur l’aile Ouest de l’Ile de Vancouver, qui fait elle même la taille de la Bretagne. Seattle se situe dans le coin haut gauche d’en dessous. Tofino est particulièrement sauvage. Seattle est tout à fait urbain. Tofino a un nom agacant. Seattle a un nom classieux. J’ai été aux deux en deux weekend. 
Comme l’écrivait Louis La belette : 
«C’est l’horizon mirant, que j’aimais mon rivage 
et chassant les tyran, des nouvelles eaux sauvages 
je creusai sous le sable, un pont de caramel
Glissant dans l’Océan, tel un titan de sel.». 
C’est là ce que j’ai vécu là-bas là, à Tofino. Après 7h d’un trajet tabou en voiture et en Ferry, nous avons planté notre tente. La pauvre n’a pas bien vécu le fait d’être ainsi trahie par les enfants de son propre frère. Mais chacun doit un jour se défaire de ses Aïeuls. C’était une tente pour six, une tente conviviale, une tente gaie. Elle était enfoncée dans ce camping sauvage, entre quelques dizaines d’autres tentes avec lesquelles elle partageait des nuit agitées. Nous on se chauffait les miches en se frottant les cheveux autour d’un feu de camp. Elles elles se les gelaient pendant qu’on foutait le camp. 
Je me suis levé. Le matin et sur ma planche. Le matin j’ai mangé une banane au red bull. Sur ma planche à de nombreuses reprises. Au moins tenais-je 10 secondes dessus. La sensation en est très séduisante. Et puis là bas c’est pas Quiberon. Derrière la plage se battent des montagnes, des sapins, et du vent. La région était particulièrement inhabitée à vrai dire. A part par un des 256 parcs naturels de Colombie Britannique. Bref, félicitez vous que je pense à votre bien-être et que des mots m’énervent, parce que l’ambiance du weekend en conduirait plus d’un à vous tartinez des horreurs sur 3 pages en vous expliquant comme c’était «roots», «ambiance road trip», «trop wild», blaaaablaaaablaaaaaa comme ils disent ici. 
Tous les gens étaient des surfers avec tout ce qui va avec en terme de conception de l’existence et de la logistique. Ca rend les choses détendantes et amusantes. Ca en a même conduit 2 qui avaient oublié de prendre soin de leur foie à se mettre nu avant de jeter leurs vêtements dans le feu de camp. Je vous laisse spéculer sur ce qu’ils en ont pensé le lendemain. 

Seattle et Vancouver sont séparés par environ 150 km. il est donc normal qu’il faille plus de 6h pour y’aller en bus. Ah oui non. C’est parce qu’il y a une frontière. Alors vous allez être gentils, tout le monde va descendre du car, faire la queue, remplir son formulaire, passer le guichet de douane, payer 6$, se faire fouiller, puis éventuellement repartir. Comptez donc 3h à la frontière. 
Ils ont un gros problème de légumes. Un peu comme moi. En gros ils s’en branlent qu’on amène 2300 quintaux de Kitkat si ca nous chante, mais alors n’allez pas avoir l’audace de vous pointer au guichet avec une demi botte de poireau. Ils ont horreur de ca à la douane. Surtout quand vous leur dites pas. D’après le chauffeur, une dame a un jour payé 300$ d’amandes pour ne pas avoir déclaré qu’elle avait une banane dans son sac. Histoire de chauffeur, mais quand même. 

Le contraste est saisissant entre le Canada et les USA, dès le passage de la frontière. Soudainement, du coté américain, tous les passants sont obèses, nuls en géographie, et portent de gros revolvers attachés à leur ceinture. Les conifères au bord des routes disparaissent au profit de cheeseburgers géants et tout le monde arbore un drapeau américain dans son dos.  Et je ne vous parle pas des impérialistes qui se promènenet partout. On ne voit que ca. Les chauffeurs, les caissiers, les barmen, tous des impérialistes. 
       Non en vrai les différences sont évidemment ténues. Mais la ville de Seattle n’a rien à voir avec celle de Vancouver, bien qu’elles aient le même genre de baie. Seattle est plus moche par exemple. C’est aussi plus vide/moins animé. Ca ressemble en fait à une ville américaine. De là à dire que c’est parce que c’est une ville américaine je ne m’avancerai pas. La principale attraction est cette «Space needle», une grande tour en forme d’aiguille spatiale qui ne sert qu’à avoir un panorama (cf. art. 3). Mais nous, fins comme des pingouins, on a pas déboursé 18$ pour monter la dedans alors qu’une autre tour 2 fois plus haute offre la vue pour 3$ (mais est moins jojo de l’extérieur). Cette tour n’ouvrant qu’en semaine, nous attendîmes le lundi matin pour nous y pointer. Sauf qu’un lundi matin à Seattle à 300m au dessus du sol, la seule chose sur laquelle la vue est imprenable est un amas de nuages gris. La majorité du temps on ne voyait même pas le sol. Retenez le  donc bien:  “
                                                            “. 
Sinon on s’amuse quand même à Seattle. Pour 19 euros la nuit on avait un hotel en plein centre qui en vaudrait 120 à Paris, astucieusement encerclé par un MacDonald’s et un restaurant à gros petit-déjeuners avec Coca-cola infini.
 Un ennui est que dans ce pays arriéré nous sommes toujours des mineurs de bar. Ou plutôt la moitié d’entre nous était mineur, c’est à dire avait moins de 21 ans, parce que 5 internationaux en présence étaient plus vieux. Mais si vous croyez que ce genre de barrière légale arrête une brigade d’anarchistes comme nous. On a sans ennui réussi à consommer de la bière dans un bar dans lequel on pouvait aussi jouer à Time Crisis 3. Avant de se faire refouler d’une boite de nuit, sous prétexte que nous n’avions pas l’age suffisant. Du coup on a préféré aller jouer dans une fontaine sur les quais qui, par je ne sais quel miracle, était emplie de kilos de mousse volumineuse. Il en fallait bien moins que ca pour nous occuper pendant 1h. 
Puisqu’évidemment les décisions sont intolérables dans un groupe de 10 empli de femelles qui ne rêvent que de «faire du shopping», personne n’a voulu me suivre dans mon projet génial d’aller au zoo plein d’ours blancs. Mais nous mâles fiment quand même sécession pour filer au musée de la Science Fiction et de la musique et de tout ca. Pour un fétichiste comme moi c’était le paradis. Nous admirâmes des guitares de Jimmy hendrix, de Nirvana, des gants de Michael Jackson, le vrai robot du méchant colonel dans Avatar, les combinaisons et outils de motion capture utilisés pour le film, la Hache de Jack dans The Shining, la scie du premier Saw, les mains griffées d’Edouard aux mains d’argent... Que de reliques.  On pouvait aussi jouer plein d’instrument et faire du mix dans des cabines insonorisées. On s’est donc permis de magnifiques cacophonies. 
J’ai également investi dans le premier jean Levis de ma vie. Les prix cassés de l’Outlet store m’y ont forcé. Je ne vois pas pourquoi ca vous intéresserait. Vous n’aviez donc aucune raison de lire ces deux lignes. 
Photo histoire que vous compreniez que je vous parle pas d'une demi scie. Mais de la vraie scie de Saw. 
Bref, le weekend fut enthousiasmant, mais la ville en elle-même ne vaudrait pas de traverser le névada en rampant nu pieds et poings liés. Sur une échelle de 1 à quadrilatère, je lui donnerais une note de 2 conséquentialismes. 
Cet article est déjà ennuyeux. Je me contenterai donc d’ajouter que Kacper a ramené hier un ami à lui qui s’appelle Adrien et vient de Bretagne. Quand je vous dis qu’il faut se séquestrer dans un cachot pour ne pas voir de francais ici...

Il faut se rendre à Seattle pour voir une statue de Lénine aux USA. Pas une statue de touze en plus. 
De magnifiques et brillantes photos de tout cela sont sur Picasa. Pour rendre ca le moins ennuyeux possible, je continue de poster moins d’un dixième des photos que je prends. 

Bonus : 

Ceci est une bouteille de vin. Il s'appelle bien "flip flop" et son étiquette arbore bien deux tongs. Les personnes de moins de 48 ans pourront lire l'origine du vin sur l'étiquette.