Définitivement incapable d’écrire un blog qui ne raconte rien, me voilà contraint à m’ancrer dans mon rôle d’agent contant. Je m’en excuse d’avance.
Tofino est un endroit où l’on fait du surf. Seattle est une métropole où Microsoft construit des Boeing. Tofino se situe sur l’aile Ouest de l’Ile de Vancouver, qui fait elle même la taille de la Bretagne. Seattle se situe dans le coin haut gauche d’en dessous. Tofino est particulièrement sauvage. Seattle est tout à fait urbain. Tofino a un nom agacant. Seattle a un nom classieux. J’ai été aux deux en deux weekend.
Comme l’écrivait Louis La belette :
«C’est l’horizon mirant, que j’aimais mon rivage
et chassant les tyran, des nouvelles eaux sauvages
je creusai sous le sable, un pont de caramel
Glissant dans l’Océan, tel un titan de sel.».
C’est là ce que j’ai vécu là-bas là, à Tofino. Après 7h d’un trajet tabou en voiture et en Ferry, nous avons planté notre tente. La pauvre n’a pas bien vécu le fait d’être ainsi trahie par les enfants de son propre frère. Mais chacun doit un jour se défaire de ses Aïeuls. C’était une tente pour six, une tente conviviale, une tente gaie. Elle était enfoncée dans ce camping sauvage, entre quelques dizaines d’autres tentes avec lesquelles elle partageait des nuit agitées. Nous on se chauffait les miches en se frottant les cheveux autour d’un feu de camp. Elles elles se les gelaient pendant qu’on foutait le camp.
Je me suis levé. Le matin et sur ma planche. Le matin j’ai mangé une banane au red bull. Sur ma planche à de nombreuses reprises. Au moins tenais-je 10 secondes dessus. La sensation en est très séduisante. Et puis là bas c’est pas Quiberon. Derrière la plage se battent des montagnes, des sapins, et du vent. La région était particulièrement inhabitée à vrai dire. A part par un des 256 parcs naturels de Colombie Britannique. Bref, félicitez vous que je pense à votre bien-être et que des mots m’énervent, parce que l’ambiance du weekend en conduirait plus d’un à vous tartinez des horreurs sur 3 pages en vous expliquant comme c’était «roots», «ambiance road trip», «trop wild», blaaaablaaaablaaaaaa comme ils disent ici.
Tous les gens étaient des surfers avec tout ce qui va avec en terme de conception de l’existence et de la logistique. Ca rend les choses détendantes et amusantes. Ca en a même conduit 2 qui avaient oublié de prendre soin de leur foie à se mettre nu avant de jeter leurs vêtements dans le feu de camp. Je vous laisse spéculer sur ce qu’ils en ont pensé le lendemain.
Seattle et Vancouver sont séparés par environ 150 km. il est donc normal qu’il faille plus de 6h pour y’aller en bus. Ah oui non. C’est parce qu’il y a une frontière. Alors vous allez être gentils, tout le monde va descendre du car, faire la queue, remplir son formulaire, passer le guichet de douane, payer 6$, se faire fouiller, puis éventuellement repartir. Comptez donc 3h à la frontière.
Ils ont un gros problème de légumes. Un peu comme moi. En gros ils s’en branlent qu’on amène 2300 quintaux de Kitkat si ca nous chante, mais alors n’allez pas avoir l’audace de vous pointer au guichet avec une demi botte de poireau. Ils ont horreur de ca à la douane. Surtout quand vous leur dites pas. D’après le chauffeur, une dame a un jour payé 300$ d’amandes pour ne pas avoir déclaré qu’elle avait une banane dans son sac. Histoire de chauffeur, mais quand même.
Le contraste est saisissant entre le Canada et les USA, dès le passage de la frontière. Soudainement, du coté américain, tous les passants sont obèses, nuls en géographie, et portent de gros revolvers attachés à leur ceinture. Les conifères au bord des routes disparaissent au profit de cheeseburgers géants et tout le monde arbore un drapeau américain dans son dos. Et je ne vous parle pas des impérialistes qui se promènenet partout. On ne voit que ca. Les chauffeurs, les caissiers, les barmen, tous des impérialistes.
Non en vrai les différences sont évidemment ténues. Mais la ville de Seattle n’a rien à voir avec celle de Vancouver, bien qu’elles aient le même genre de baie. Seattle est plus moche par exemple. C’est aussi plus vide/moins animé. Ca ressemble en fait à une ville américaine. De là à dire que c’est parce que c’est une ville américaine je ne m’avancerai pas. La principale attraction est cette «Space needle», une grande tour en forme d’aiguille spatiale qui ne sert qu’à avoir un panorama (cf. art. 3). Mais nous, fins comme des pingouins, on a pas déboursé 18$ pour monter la dedans alors qu’une autre tour 2 fois plus haute offre la vue pour 3$ (mais est moins jojo de l’extérieur). Cette tour n’ouvrant qu’en semaine, nous attendîmes le lundi matin pour nous y pointer. Sauf qu’un lundi matin à Seattle à 300m au dessus du sol, la seule chose sur laquelle la vue est imprenable est un amas de nuages gris. La majorité du temps on ne voyait même pas le sol. Retenez le donc bien: “
“.
Sinon on s’amuse quand même à Seattle. Pour 19 euros la nuit on avait un hotel en plein centre qui en vaudrait 120 à Paris, astucieusement encerclé par un MacDonald’s et un restaurant à gros petit-déjeuners avec Coca-cola infini.
Un ennui est que dans ce pays arriéré nous sommes toujours des mineurs de bar. Ou plutôt la moitié d’entre nous était mineur, c’est à dire avait moins de 21 ans, parce que 5 internationaux en présence étaient plus vieux. Mais si vous croyez que ce genre de barrière légale arrête une brigade d’anarchistes comme nous. On a sans ennui réussi à consommer de la bière dans un bar dans lequel on pouvait aussi jouer à Time Crisis 3. Avant de se faire refouler d’une boite de nuit, sous prétexte que nous n’avions pas l’age suffisant. Du coup on a préféré aller jouer dans une fontaine sur les quais qui, par je ne sais quel miracle, était emplie de kilos de mousse volumineuse. Il en fallait bien moins que ca pour nous occuper pendant 1h.
Puisqu’évidemment les décisions sont intolérables dans un groupe de 10 empli de femelles qui ne rêvent que de «faire du shopping», personne n’a voulu me suivre dans mon projet génial d’aller au zoo plein d’ours blancs. Mais nous mâles fiment quand même sécession pour filer au musée de la Science Fiction et de la musique et de tout ca. Pour un fétichiste comme moi c’était le paradis. Nous admirâmes des guitares de Jimmy hendrix, de Nirvana, des gants de Michael Jackson, le vrai robot du méchant colonel dans Avatar, les combinaisons et outils de motion capture utilisés pour le film, la Hache de Jack dans The Shining, la scie du premier Saw, les mains griffées d’Edouard aux mains d’argent... Que de reliques. On pouvait aussi jouer plein d’instrument et faire du mix dans des cabines insonorisées. On s’est donc permis de magnifiques cacophonies.
J’ai également investi dans le premier jean Levis de ma vie. Les prix cassés de l’Outlet store m’y ont forcé. Je ne vois pas pourquoi ca vous intéresserait. Vous n’aviez donc aucune raison de lire ces deux lignes.
Photo histoire que vous compreniez que je vous parle pas d'une demi scie. Mais de la vraie scie de Saw.
Bref, le weekend fut enthousiasmant, mais la ville en elle-même ne vaudrait pas de traverser le névada en rampant nu pieds et poings liés. Sur une échelle de 1 à quadrilatère, je lui donnerais une note de 2 conséquentialismes.
Cet article est déjà ennuyeux. Je me contenterai donc d’ajouter que Kacper a ramené hier un ami à lui qui s’appelle Adrien et vient de Bretagne. Quand je vous dis qu’il faut se séquestrer dans un cachot pour ne pas voir de francais ici...
Il faut se rendre à Seattle pour voir une statue de Lénine aux USA. Pas une statue de touze en plus.
De magnifiques et brillantes photos de tout cela sont sur Picasa. Pour rendre ca le moins ennuyeux possible, je continue de poster moins d’un dixième des photos que je prends.
Bonus :
Ceci est une bouteille de vin. Il s'appelle bien "flip flop" et son étiquette arbore bien deux tongs. Les personnes de moins de 48 ans pourront lire l'origine du vin sur l'étiquette.
Le début crache, c'est de la littérature, de la vraie. C'est célinien pour tout dire.
RépondreSupprimerJ'aurais adoré voir les surfers à walpé le lendemain matin.