31 août 2011

A day in Sydney



Il fallait bien qu’à un moment ou un autre ca me tombe dessus. On ne peut pas impunément être 22 de la même école dans une université sans que cela ait des conséquences. Ah ba si remarque, on peut, vu qu’il y a 50000 élèves. Mais non. Il se trouve qu’on croise à longueur de route d’autres gens de Sciences Po, ce qui oblige à produire à chaque fois de nouveaux prétextes pour ne pas rester en leur compagnie ou éluder la soirée entre francais à 15.

Mais surtout, hier soir est arrivé dans ma boite un mail du gars qui sera le chef de mon groupe d’intégration (groupe de 7 internationaux). Et bien je vous le donne en cent, sur un postulable nombre de groupes avoisinnant les 200, il a fallu que dans mon groupe nous soyions la curatelle de 5 élèves de Sciences Po. Vous connaissez l’homme colérique, sanguin, et intraitblement rigide que je suis, je n’ai fait ni 23 ni 24, j’ai saisi mon clavier, et fait un sang d’encre au chef de groupe par mail, lui balancant toutes les insanités du monde, expliquant que «si c’était comme ca son programme de merde il pouvait se le carrer dans le fondement», que «l’incompétence n’était pas une justification à la nullité», enfin des choses comme ca. AAAAAAh, il en a pris pour son grade le monsieur.

Bon non en vrai j’ai écrit un mail pour dire que ca me faisait chier, et il m’a répondu qu’il partageait tout à fait mes convictions et qu’il essayerait donc de nous dispatcher (dispatcher, dispatcher, dispatcher, dispatcher) dans plusieurs groupes.


Quoi je m’éternise sur des faits anecdotiques ? c’est qui l’anecdotique ? c’est toi ou c’est moi ? Bon. Alors.


Bon. On va peut être pouvoir reprendre sur des bases plus saines. Je disais, hier nous avons été à Vancouver. Enfin au Downtown quoi. Et c’est tout à fait convaincant. Ah non, vraiment. Vous pourvez toujours courir pour chercher le moindre bout de rue/avenue/boulevard qui ne soit pas bordé d’arbres et souvent de petits bouts de pelouse. Même quand c’est entre des rangées de building. Et puis alors le centre ville est lui même sur une forme de presqu’ile en bout de péninsule, et donc au bout des rues se dessinent en fond les montagnes qui sont de l’autre coté de la baie, avec des jeux d’éclairage généralement cocaces (cocaces, cocaces, cocaces, cocaces). et puis au bout bout de cette presqu’île y’a le Parc de Stanley. Qui fait en fait presque la taille du centre ville. Et c’est pas un parc en mode PD genre luxembourg avec pelouses rases et tout le trala. Non c’est en fait une sorte de réserve sauvage, avec lacs, séqoïas, vue brillante sur la baie et les cargos, oies sauvages, cygnes, coyottes, chouettes hulottes, phoques, lombrics, et chauffage central. Bon j’admets que nous n’avaons vu, en une heure, que les oies sauvages. Mais la brochure le dit bien qu’il y a tout le reste. Donc j’y retournerai en safari.



Un vrai bonheur ici : l’alcool bon marché. Prenez une bouteille de vin. Et bien pour le prix de trois colliers d’or 47 carats vous pourriez peut-être obtenir un litre de mousseux premier prix. Très sérieusement, chercher du vin francais à moins de 10 dollars la bouteille relève de l’absurdité, et du vin tout court en dessous de 8. Et encore je dis ca parce que j’ai apercu un vin espagnol inquiétant à 8,34 $ (HT). Il s’agit donc de se rabattre sur a bière, qu’on trouve sans aucun soucis à des prix de 30$ pour un pack de 18 canettes de la bière la moins chère.


Heureusement que les supermarchés on-campus sont moins chers. On se procure une pizza surgelée pour 12$ haut la main, ou comme hier une bouteille de coca et une motte de beurre pour 7,5$. D’où aujourd’hui une excursion prévue aux magasins hors campus mais pas loin, où l’on devrait trouver de meilleurs prix.

Ah oui parce que Kacper m’est apparu, et m’a tout dit. En fait cet idiot est normal, violemment canadien dans le style et l’accent (c’est assez péjoratif), mais il a l’avantage d’être «resident advisor» (gens payés par la fac pour aider les résidents) et d’avoir une voiture. Même qu’il a dit qu’il pourra m’emener au supermarché avec.


Oulalal c’est long. Ba oui parce que avec ce lag moi je me réveille très tôt et donc j’ai le temps de blablater le matin.


Quand je vous dis qu'il y a des coyotes, vous voyez bien qu'il y a des coyotes ?

30 août 2011

Fantôme et reviens tard

5ème jour de captivité. Toujours pas aperçu la lumière du jour. Le temps commence à se faire long. Tout s’est joué à si peu...Telle est la rançon de l’audace. Je n’ai désormais pas la moindre idée de ce qu’ils vont faire de moi. Tout ce que je sais, c’est qu’ils ne sont pas tendres...


Vous savez, le Canada est un curieux pays. Aaaaaaah, le Canada. Prenez le Ikea de Richmond par exemple. Et bien il est exactement similaire à celui de Brest. A cette différence près qu’il y a 5 litres d’eau dans les toilettes au lieu d’un demi. Vous qui passez vos nuits à militer sur des forums pour expliquer que les américains sont des gens «pragmatiques» et que les canadiens sont écolos, venez donc m’expliquer cette bizarrerie de flaque d’eau qu’ils foutent dans leurs toilettes. Les hommes ont l’impression d’avoir un Karcher au bout de la vessie, tout le monde profite du bruit, et l’ensemble consomme 9,3 fois plus d’eau par flush que chez nous. Tout cela est dénué de sens.

Concernant ma colocation, puisque la question vous brule les lèvres, je vis toujours en compagnie d’un inconnu aphone et transparent. Il ne fait aucun doute qu’il existe, ses affaires sont là. Il m’a d’ailleurs conduit à une situation tout à fait ridicule que j’entends bien vous conter.

Hier soir, alors que je rentrais l’intestin plein d’une substance qui réclamait d’aller se baigner, je trouvai la lumière du hall allumée, avec devant la porte de mon colocataire une petite valise de weekend ouverte et pleine d’affaires. De plus, certain d’avoir tout éteint en partant, et voyant filtrer de la lumière par la salle de bain, je m’abstins d’y entrer par soucis d’éviter une rencontre on ne peut plus embarassante pour peu qu’il soit en train d’utiliser les latrines à porte raccourcie (ces dernières sont elles-mêmes une annexe de la salle de bain). J’attends donc dix minutes en prenant soin de faire un certain vacarme pour qu’il découvre ma présence. Puis, mes désirs se faisant plus urgents, je me saisis de ma brosse à dent et de ma pâte à dent, prêt à entrer dans la salle de bain pour simuler que j’allais me laver l’émail, au cas où il s’y trouverait déjà pour d’autres offices. Et précisémment, je vis en entrant dans la pièce que la lumière du cabinet que je convoitais était elle même allumée. J’exécutai donc ma diversion en me brossant bruyamment les dents, sans pour autant être très à l’aise de l’imaginer à un mètre de moi derrière une demi-porte. J’étais dans tous les cas contraint au repli. C’est donc avec remord que je retournai dans ma chambre pour attendre patiemment mon tour. Mais lorsqu’au bout de 30 autres minutes, celui ci n’était toujours pas venu, je décidai que cet homme pouvait au choix être : très malade, très timide, ou très du genre à oublier les lumières n’importe où. J’allai donc plaquer mon oreille à la porte de la salle de bain à l’affut du moindre bruit. Encouragé par le silence, j’entrai et abaissai la poignée des toilettes. Comme vous ne le soupconnez certainement pas depuis le début de ce récit sans intérêt, elles étaient vides. Quant à la valise et à la lumière du couloir, elles étaient toujours dans le même état à mon lever à 8h. La morale de c’te pauvre histoire c’est que je me suis contenu 40 minutes durant à cause de l’étourderie d’un colocataire fantomatique, et que ceci n’est pas du tout une morale, mais que c’est néanmoins un scandale.

A propos de coloataire fantome, souhaitez-vous qu je vous rappelle le plus amusant ? Ce crétin s’appelle Kacper. Il y a des choses qui ne s’inventent pas. Pour tout le reste, il y a master card. Enfin je crois.


Tout ca me rappelle que je n’ai pas encore parlé du temps ici, à Vancouver. C’est pourquoi je ne vais pas le faire.


Comme prévu, les gens sont tout de même très aimables. Les chauffeurs de bus notamment, qui seraient prêt à te laisser le volant le temps de te faire un dessin pour t’expliquer où aller. Il parait que les couturiers sont particulièrement simpas aussi, mais je n’en ai pas rencontré jusqu’ici donc je ne peux pas le confirmer.




Mon appartement est doté d'un Roger Federer LG, sur lequel passe un téléviseur à l'US Open

29 août 2011

Apprendre à sterres


Au terme d’un vol sans histoires, le campus.

Oui c’est très vert. C’est vert mais il y’a du béton, par exemple là où j’habite. J’habite dans une tour, qui est entre trois autres tours (ca fait donc 4 tours au total). Les tours Gage, Gage pour Gage, qui était un crétin de professeur il y’a un siècle. Il avait un physique d’immeuble stalinien en béton armé, et avait déclaré : «si un jour on construit une résidence à mon nom, j’aimerait qu’elle écrase complètement l’esthétique générale du haut de sa mocheté». D’où la présence de ces 4 horreurs en bout de péninsule qui sonnent comme un hommage posthume.

En revanche dans le dedans on s’amuse. Pensez donc que la réception est ouverte 24/24. Ca vous en bouche une figue hein ? Quant à l’appartement, on y vit à 6, et c’est donc vaste. A mon arrivée, il était bien évident que ce cher Kacper occupait déjà les lieux, mais pour l’instant il ne m’a pas été offert de le croiser. Seules les poubelles et la présence de côtes de veau congelées dans l’un des deux congélateurs (vous avez vu comment je glisse subtilement qu’il y’a deux congélateurs tout en intégrant l’information à une autre phrase pour pas que ca fasse du volume en plus à lire ? ) m’ont mis la puce à l’oreille. Ah oui, en plus de 2 bidons de Dove Men Care dans l’une des deux douches (bis repetita). Au moins nous partageons donc déjà lui et moi des points de vue équivalent dans le domaine du savon.

Le hic de l’appartement c’est qu’il possède deux fois moins de toilettes que de congélateurs. Et qu’en plus les dites toilettes sont dotées d’une demi-porte, c’est à dire une porte qui laisse passer 50 cm d’air au dessus et 30 en dessous. Autant ils avaient de l’argent pour installer un détecteur de badge sur chaque porte de la résidence, autant ils étaient ruinés au moment de payer la sterre de bois devant servir à terminer les portes des toilettes. Pas de chance. Quand je dis chaque porte pour les badges, prenez le au sens propre. Ca comprend la porte de ma chambre. Attention, donc, lors d’une virée au toilette en pleine nuit, à bien prendre son badge avec soit, ou à ne pas fermer la porte de sa chambre. Sous peine de devoir demander à Chun Wai Wong une place dans son lit.


Et puisque je parle de yoga, sachez que l’Asie est ici une seconde nature. Ce qui veut dire qu’ils sont partout. J’ai ainsi découvert 4 taïwanais cachés dans le placard de ma chambre et 5 cambodgiens entassés dans le frigo. Non mais en vrai, les 6 étudiants de UBC qui réceptionnaient à l’aéroport étaient asiat, ainsi que les 2 caissières du Supermarché, les 2 ciassiers du Starbucks, la moitié des agents de douane, la fille que j’ai croisée à 18h32, et la réceptionniste du recreation center. Si ca ca n’est pas une preuve, alors.

On a fait des courses. Parce que le campus est grand mais pas trop. Donc on a fait une forme de visite. Et on cherchait un supermarché. On en a jusque là trouvé qu’un, hors de prix. Le nutella à 8$ est désormais un bien de luxe. Quant au rayon pharmacie, il occupe environ 73% de la surface du magasin (lui-même grand comme un petit franprix), au détriment du rayon viande, inexistant. Heureusement, ils proposent des rumsteacks d’aspirine à faire cuire au barbecue et des brochettes d’antiseptique à poêler.

On a mangé au Starbucks, parce qu’il y’en a 15 sur le campus et qu’un dimanche soir on pouvait toujours se frotter le derrière sur le goudron pour trouver autre chose d’ouvert. Même la plage de la fac était fermée, parce que les gentils policiers nous ont expliqués qu’ils la femrent outs les soirs au sunset. (Enfin comprnez bien : ca n’est pas parce qu’il nous l’on expliqué qu’elle était fermée).


Il fallait enfin dormir. Sans draps. Puisqu’ils ne sont pas encore tout à fait arrivés. J’ai donc détringlé les rideaux pour en faire des draps. Non ca c’est faux. Mais ca allait.


Les moeurs concernant la drogue sont comme vous le voyez très libérales sur le campus. Néanmoins, vous noterez qu'il s'agit d'une weed organique, et que sa culture fait l'objet d'un programme de contrôle.