5ème jour de captivité. Toujours pas aperçu la lumière du jour. Le temps commence à se faire long. Tout s’est joué à si peu...Telle est la rançon de l’audace. Je n’ai désormais pas la moindre idée de ce qu’ils vont faire de moi. Tout ce que je sais, c’est qu’ils ne sont pas tendres...
Vous savez, le Canada est un curieux pays. Aaaaaaah, le Canada. Prenez le Ikea de Richmond par exemple. Et bien il est exactement similaire à celui de Brest. A cette différence près qu’il y a 5 litres d’eau dans les toilettes au lieu d’un demi. Vous qui passez vos nuits à militer sur des forums pour expliquer que les américains sont des gens «pragmatiques» et que les canadiens sont écolos, venez donc m’expliquer cette bizarrerie de flaque d’eau qu’ils foutent dans leurs toilettes. Les hommes ont l’impression d’avoir un Karcher au bout de la vessie, tout le monde profite du bruit, et l’ensemble consomme 9,3 fois plus d’eau par flush que chez nous. Tout cela est dénué de sens.
Concernant ma colocation, puisque la question vous brule les lèvres, je vis toujours en compagnie d’un inconnu aphone et transparent. Il ne fait aucun doute qu’il existe, ses affaires sont là. Il m’a d’ailleurs conduit à une situation tout à fait ridicule que j’entends bien vous conter.
Hier soir, alors que je rentrais l’intestin plein d’une substance qui réclamait d’aller se baigner, je trouvai la lumière du hall allumée, avec devant la porte de mon colocataire une petite valise de weekend ouverte et pleine d’affaires. De plus, certain d’avoir tout éteint en partant, et voyant filtrer de la lumière par la salle de bain, je m’abstins d’y entrer par soucis d’éviter une rencontre on ne peut plus embarassante pour peu qu’il soit en train d’utiliser les latrines à porte raccourcie (ces dernières sont elles-mêmes une annexe de la salle de bain). J’attends donc dix minutes en prenant soin de faire un certain vacarme pour qu’il découvre ma présence. Puis, mes désirs se faisant plus urgents, je me saisis de ma brosse à dent et de ma pâte à dent, prêt à entrer dans la salle de bain pour simuler que j’allais me laver l’émail, au cas où il s’y trouverait déjà pour d’autres offices. Et précisémment, je vis en entrant dans la pièce que la lumière du cabinet que je convoitais était elle même allumée. J’exécutai donc ma diversion en me brossant bruyamment les dents, sans pour autant être très à l’aise de l’imaginer à un mètre de moi derrière une demi-porte. J’étais dans tous les cas contraint au repli. C’est donc avec remord que je retournai dans ma chambre pour attendre patiemment mon tour. Mais lorsqu’au bout de 30 autres minutes, celui ci n’était toujours pas venu, je décidai que cet homme pouvait au choix être : très malade, très timide, ou très du genre à oublier les lumières n’importe où. J’allai donc plaquer mon oreille à la porte de la salle de bain à l’affut du moindre bruit. Encouragé par le silence, j’entrai et abaissai la poignée des toilettes. Comme vous ne le soupconnez certainement pas depuis le début de ce récit sans intérêt, elles étaient vides. Quant à la valise et à la lumière du couloir, elles étaient toujours dans le même état à mon lever à 8h. La morale de c’te pauvre histoire c’est que je me suis contenu 40 minutes durant à cause de l’étourderie d’un colocataire fantomatique, et que ceci n’est pas du tout une morale, mais que c’est néanmoins un scandale.
A propos de coloataire fantome, souhaitez-vous qu je vous rappelle le plus amusant ? Ce crétin s’appelle Kacper. Il y a des choses qui ne s’inventent pas. Pour tout le reste, il y a master card. Enfin je crois.
Tout ca me rappelle que je n’ai pas encore parlé du temps ici, à Vancouver. C’est pourquoi je ne vais pas le faire.
Comme prévu, les gens sont tout de même très aimables. Les chauffeurs de bus notamment, qui seraient prêt à te laisser le volant le temps de te faire un dessin pour t’expliquer où aller. Il parait que les couturiers sont particulièrement simpas aussi, mais je n’en ai pas rencontré jusqu’ici donc je ne peux pas le confirmer.
Mon appartement est doté d'un Roger Federer LG, sur lequel passe un téléviseur à l'US Open
ah mais oui! KACPER LE FANTOME. TROP MARRANT. eh c'est fou eh. la coincidence.
RépondreSupprimerLa preuve (pour la porte des toilettes). Tu ne dois avoir qu'un seul objectif pendant ce séjour : ne pas laisser cette porte des toilettes te transformer en Mutti !
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